Évaluation de l’anosognosie dans la maladie d’Alzheimer : quelle échelle utiliser ?

Dr Jean-Pierre Jacus

Centre Hospitalier Val d'Ariège

L’anosognosie dans la maladie d’Alzheimer (MA) est une symptomatologie fréquente et invalidante. Sa prévalence est très variable (environ 20 à 80% selon Antoine et al., 2004 ; Starkstein 2014) et cette disparité pourrait s’expliquer par l’utilisation de méthodologies d’évaluation diverses, de domaines explorés différents et de patients à divers stades de la maladie (Markova 2005). Des corrélats parfois disparates ont également été rapportés, bien qu’un consensus s’établisse autour du rôle de la dépression et des troubles psycho-comportementaux dont l’apathie. Il existe en revanche un lien entre anosognosie et sévérité de la MA bien établi.

Afin d’explorer l’explication proposée par Markova, nous avons évalués 86 participants dont 61 étaient répondaient aux critères de MA probable (Mc Khann et al., 2011) et 25 étaient des sujets contrôles. Tous ont complété une échelle de cognition globale, de fonctionnement exécutif, de mémoire antérograde, de dépression et d’apathie. Ils ont également été évalués avec quatre échelles d’anosognosie se référant aux trois principales méthodologies d’évaluation dans la MA (méthode écart patient-proche ; évaluation par le clinicien et écart prédiction-performances).

Nous avons réalisé deux études afin d’évaluer les facteurs associés à l’anosognosie évaluée par ces trois méthodes ainsi qu’aux différents domaines correspondants à leurs sous-échelles. Nous avons appliqué une méthode épidémiologique via des modélisations linéaires et/ou logistiques en utilisant le stade de la MA déterminé par le score de cognition globale comme facteur de risque d’anosognosie (celle-ci s’aggravant avec la progression de la MA).

Les résultats vous seront présentés ainsi qu’une dernière étude soumise à publication et issue des résultats des deux précédentes.